L’intégrale de la musique

Le quotidien a monitoré durant sept mois la programmation musicale de diverses chaînes de la Fédération Wallonie-Bruxelles, publiques et privées. S'il y a beaucoup de bons élèves, il en ressort que Classic 21 (RTBF) et Nostalgie ne respecteraient pas leurs quotas et pourcentages imposés respectifs. La RTBF conteste pour sa part les chiffres avancés: 8,26% pour la RTBF, 5,2% pour le Soir, sur les 6% inscrits dans le contrat de gestion. Un écart que Le Soir justifie par le fait que la chaîne publique inclurait dans son relevé d'artistes estampillés FWB, certains artistes flamands sous contrat ou du moins en lien avec des structures ou maisons de disques implantées à Bruxelles. Un lien que le CSA, l'organe de contrôle de ces quotas, estime lui-même "pas suffisant". 

Nostalgie accuse un bilan encore plus lourd puisque la chaîne est censée diffuser pas moins de 75% d'artistes du cru... et n'atteint pas les 50%. Mais la contrainte est très récente et le CSA s'annoncera clément dans un premier temps.

Une problématique qui, au-delà des quotas, soulève aussi la question de la définition d'un artiste de la FWB. Quelle est-elle? Suffit-il de résider sur le territoire? Un lien avec une maison de disques est-il bien suffisant? Qui est à même d'estampiller les artistes afin de leur délivrer leur statut d'"artiste local"? Beaucoup font mention de la base de données du Conseil de la Musique (sans la nommer: idlm.be) comme référence "incomplète"... mais l'asbl (éditrice également du présent magazine) est bien claire à ce sujet: elle n'a pas vocation à devenir un organe de contrôle ou de labellisation et cette base de données fonctionne selon des critères de sélection éloignés des contraintes liées aux quotas (elle ne reprend par exemple pas les artistes décédés ou inactifs).

Un autre point intéressant: est-il légitime d'atteindre ces quotas en diffusant uniquement et toujours les mêmes artistes (cela ne soutient pas la diversité)? En diffusant le plus souvent des "valeurs sûres" et/ou décédées (cela ne favorise pas l'émergence de nouveaux artistes et ne rémunère pas en droits les artistes actifs)? En diffusant des artistes certes émergents ou moins connus... mais uniquement durant les nuits?

Bref, voilà de quoi alimenter encore pour quelque temps la question et les passions autour de ces quotas d'artistes!