L’intégrale de la musique

Bernard L'Hoir

Bernard L’Hoir, pianiste et compositeur, crée, entouré d’un groupe de musiciens remarquables, un univers tout à fait singulier au genre inclassable. C’est de l’excellente musique, tout simplement. Ni jazz, ni classique, ni world, et s’il fallait évoquer des noms, l’artiste serait à rapprocher de Ludovico Einaudi ou Keith Jarrett.

Description

À l’occasion de mon 14ème anniversaire, mon frère aîné m’avait emmené écouter à l’Ancienne Belgique, salle mythique bruxelloise, un concert des Wallace Collection, groupe rock belge célèbre à cette époque lointaine. Ce jour-là, j’ai découvert deux choses : la première est qu’il existait d’autres formes musicales bien plus déjantées que les morceaux que j’apprenais à mes cours privés de piano. La seconde est que les cheveux longs donnaient aux musiciens un look plus intéressant, plus néanderthalien que le chignon de ma professeur de piano.

Peu après, j’ai fait d’autres découvertes encore plus étonnantes : tout d’abord qu’en Angleterre, il y avait plein de "Wallace Collection", bien plus chevelus que chez nous, qu’Ennio Morricone composait pour les films de son copain Sergio de véritables hits instrumentaux, que les œuvres de Jean-Sébastien Bach jouées dans une cathédrale pouvaient faire autant planer que les compos psychédéliques de Syd Barrett et… plus tard, la cerise sur le gâteau, la découverte grâce à mon professeur d’harmonie et contrepoint un tout autre univers musical : celui de Keith Jarrett. Ma fascination pour ses concerts à Lausanne et Bremen, mon enthousiasme sans limite pour le rock progressif anglo-saxon (Keith Emerson en particulier) et mon envie de vouloir comprendre à tout prix pourquoi la musique de Bach me semblait si parfaite m’ont rendu complètement accro à la musique.

Mes études musicales terminées au Goldsmith College à Londres, j’avais alors 24 ans, je suis revenu à Bruxelles pour mettre en pratique toutes ces savantes choses que j’avais apprises. Huit ans ont passé avant que je ne me décide à rassembler une partie de mes compositions en un CD que j’ai appelé prudemment Approach. L’album était instrumental tout comme le suivant Face To Face. J’ai été le premier étonné de voir que ces deux CD suscitaient un intérêt tel que plusieurs titres de ces deux albums furent repris dans des compilations californiennes qui se vendirent à plus d’un demi million d’exemplaires.

Deuxième rencontre en 1995 : une jeune chanteuse lyrique japonaise du nom de Yumiko Takaku.
De cette rencontre naîtra un nouvel album intitulé Leaving the world behind. Le travail sur cet album fut énorme : deux longues années pour peaufiner les titres, travail heureusement entrecoupé d’énormes fous rires. Yumiko ne comprenant pas le français, il a fallu se résigner à se faire comprendre par le langage des signes. Finis les instrumentaux… Ou du moins partiellement. Ils ont donné place à la voix hors du commun de cette altiste. Erdenklang (Allemagne) signera l’album.

En 2001, retour à l’instrumental. Yumiko avait repris le chemin de l’opéra et de ses cours du soir de français. J’ai entrepris alors d’écrire un disque pour piano et quatuor à cordes : The heir of time. D’influence nettement plus classique, beaucoup de titres furent considérés comme « du pain béni » par les illustrateurs musicaux de films, documentaires, pièces de théâtre… Le style de beaucoup de morceaux étant vraiment évocateur d’images.

En 2002, Une double rencontre cette fois-ci : Juan Carlos Mellado, prodige espagnol de la guitare et Laurence Waters, jeune chanteuse bruxelloise. Le jeu hispanique de Juan avec sa musicalité hors du commun et la douceur et la chaleur de la voix de Laurence inspirée d’Irlande donneront la couleur particulière de mes deux albums suivants : Based on a true story (2003) et Iceland (2007).

L’effondrement du marché du disque m’a ensuite plongé dans un doute énorme. La fin du rêve me semblait être arrivée. Cet état de choc durera 6 mois… Jusqu’au jour où je me suis remis à jouer du piano juste pour l’amour de la musique. Sans but précis… Ce temps de liberté que je me suis offert deviendra un hommage à tous ces géants musicaux qui ont peuplé mon imaginaire depuis ma petite enfance. En juin 2010, homerecords.be produira cette liberté sous la forme d’un album intitulé 12 escapades for piano.

2013 : nouveau projet intitulé She’s… . Il a été produit grâce à l’aide si précieuse de Juan Carlos aux guitares et de Flavio Marredda responsable de la prise de son et du mixage cet album. L’opportunité nous a été offerte de produire l’album aux Real World Studios (UK). Travail énorme car certains morceaux contenaient plus de soixante instruments ! Avec notamment Olivier Habran au hautbois, Elisabeth Goethals au chant soprane classique, Teun Verbruggen batteur et percussionniste de jazz réputé et Raquel Gigot à l’accordéon, star dans le milieu folk en Bretagne, Whales, Flandres et Irlande.

Galerie
idlm, l’intégrale de la musique s’est donnée pour mission de recenser tou·tes les professionnel·les de la musique en Fédération Wallonie-Bruxelles.
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