Patrick Defossez

Musicien de formation classique, Patrick Defossez fait ses armes à l'Académie de Musique, puis au Conservatoire de Mons, en Belgique, où il écrit sa première œuvre orchestrale en 1977. Il part ensuite aux Etats-Unis afin de travailler le jazz et l'improvisation. Il perfectionne ses techniques musicales au Berklee College de Boston. De retour en Europe, il commence à travailler sur la musique électroacoustique et la musique mixte, notamment à l'Institut de recherche musicale IRCAM. Sous la direction de Claude Ballif, il achève ses études de composition musicale par l'obtention du prix de composition à l'unanimité.

Patrick Defossez a commencé sa carrière musicale en 1985, en s'installant en France à une époque où le jazz belge traversait une période très difficile. Au fil des ans, il a mis ses talents de pianiste au service de la scène musicale contemporaine, en composant et en improvisant ; il a joué dans plusieurs groupes de jazz (trios, quintettes) et a dirigé un ensemble composé d'un large éventail d'instruments différents qui faisait partie du mouvement du jazz fusion.

C'est après avoir suivi l'enseignement de Claude Ballif au milieu de l'année 1994 qu'il se lance véritablement dans la composition musicale. Il produit toute une série de pièces conçues pour être jouées in situ, qui sont souvent le fruit de commandes et de rencontres personnelles. Il se produit ainsi à la cathédrale de Reims (1997), sur les bords de la Meuse (Cascades immobiles avec le Septuor de Namureauphones, 2000) et dans des formats où il peut s'amuser à mélanger les genres et les expériences, comme dans Rêves, ragas et raves (2001) joué à Nantes avec le Chœur universitaire de la ville. A l'occasion du bicentenaire de la mort de Toussaint Louverture, il écrit la musique d'un opéra, Tous un (2003), sur le livret de Fabienne Pasquet.

Ces projets d'envergure s'accompagnent de compositions de musique de chambre, qui impliquent souvent un travail avec des instrumentistes. C'est ainsi qu'est née Re-partita /// post-ludio (2006), composée à la demande du violoniste Jacek Friedrich, une paraphrase-remix du prélude de la Partita pour violon N°3 de Johann-Sebastian Bach. Patrick Defossez commence à travailler sur des pièces qui brisent les barrières entre les genres et donnent lieu à des formats innovants ou jusqu'alors inédits.

Patrick Defossez est revenu au piano solo en 2012, avec une suite qu'il composa, accordant une importance au son et au temps "en suspension, répété, renouvelé, tenu en échec, infini " et à une partition " tournée vers mille aubes". Un travail exploratoire au piano avec une volonté de dialoguer avec d'autres musiciens.

Patrick Defossez se décrit comme un musicien "pluriesthétique" qui attache une grande importance à la fois à l'élément "artistique" de la musique classique (dite) contemporaine et aux influences dérivées de la musique improvisée, du jazz et de la musique électroacoustique. Son expérience de musicien de jazz l'a amené à développer une technique de "composition improvisée" dans laquelle l'œuvre écrite est soumise à des changements en temps réel au cours d'un concert, ce qui permet une plus grande spontanéité dans l'exécution. Cette démarche est motivée par des considérations purement auditives, mais aussi par un souci de la perception du jeu du piano en tant que performance visuelle.