KAU

Amis de longue date depuis leur 13 ans et provenant d’un background jazz, ils mélangent savamment des structures beats, accompagnées de grooves juteux et d’ambiances électrisantes pour faire pivoter les têtes, tout en gardant une essence organique dans leur son. C'est d'abord sur les planches de la salle des spectacles de leur lycée que les trois bruxellois ont fait leurs armes. Un projet à plusieurs mélangeant rock, reggae, hip-hop et groove qui les mènera jusqu'en finale du concours pour jeunes talents Imagine en 2011, où ils fouleront pour la première fois la scène de l'Orangerie dans le mythique Botanique à Bruxelles - et ce ne sera pas la dernière...

C'est sans doute à ce moment-là que le vrai déclic naît. Ce n'est seulement que leurs études formelles respectives finies - en biologie, en politiques publiques internationales et en physique aérospatiale - que les trois amis se sont finalement mis à sérieusement poursuivre leur passion commune pour la musique. Pour Matteo et André, c'est au conservatoire de Jazz de Bruxelles qu'ils apprennent les rudiments de ce style et l'art de l'improvisation. Et c'est au conservatoire de Cologne que Jan poursuit lui aussi les apprentissages du jazz ainsi que l'aspect éducatif de la musique.

Comme une météorite tombée du ciel, c'est à ce moment même qu'une pandémie contraint le monde entier à se confiner, l'occasion adéquate pour les trois bruxellois pour se réunir et faire de la musique ensemble. Il a suffit d'une semaine dans la maison de campagne allemande de la grand-mère du claviériste pour que la machine se mette en route. De là en sort une beat tape de 12 morceaux au format instrumental hypra court, enregistré avec les moyens du bord, deux micros et une petite table de mixage.

Depuis 2020 et le début de leur projet commun, le groupe n’a cessé d’expérimenter et d’explorer les confins du jazz, du groove, de la dance music afin d’y distiller leur son si spécifique. Du “Beat Tape Vol 1” résolument hip-hop à l’EP II beaucoup plus orienté vers des compositions nu-jazz jusqu’à leur dernier EP en date III très axé sur l’utilisation d’effets et de textures plus électros, le trio cherche constamment à se surprendre en jammant et improvisant pendant des heures avant d’y trouver la sonorité qui les fera beugler. A la manière de savants fous, ils tâtonnent et finissent toujours par trouver la formule qui fera mouche: une ligne de basse captivante, un groove de batterie très tight ou une simple mélodie entêtante au synthé, tout est matière à développer et devenir morceau. Ils s’adonnent aussi à rendre leur musique participative en invitant à plusieurs reprises ami.e.s musicien.nes talentueux à l’image de Maxime Dereux (GROUNDS / Hypercontent!), Rebecca Driesmans (BEX) ou encore le rappeur Jay MNG sur leurs deux derniers projets sortis. De la composition jusqu’au live, les KAU pensent et font tout ensemble tel un cerbère - pour ne faire qu’un. Tout pour la musique: comme un leitmotiv, les bruxellois donnent à chaque représentation le meilleur d’eux-mêmes sur scène pour engager la foule dans leur univers résolument solaire et dansant - et parfois tout son contraire.

Ils fusionnent leur énergie triptyque sur les planches en communiquant avec leurs instruments, étant à la recherche de l’harmonisation parfaite mais tout en se laissant la liberté d’improviser comme de véritables jazzeux. Leur but étant résolument de faire bouger frénétiquement les cervicales de ceux qui s’adonnent à leur musique.

Durant l'été 2022, le groupe s’est isolé dans cette même campagne allemande pour s’inspirer des énergies verdoyantes afin d’y concevoir leur premier album qui sort en 2023, qui s’intitule The Cycle Repeats (en français: Éternel Recommencement).