Bambi Kramer

Marie V et loïc b.o. mènent ce projet parallèlement à Flexa Lyndo. Ils l’ont appelé Bambi Kramer à cause de l’étudiante en peinture, à la fois naïve et mystique, fan de Rembrandt et de Disney, racontée par Salinger dans L’époque bleue de Daumier-Smith. Le duo, lui, parle de la complexité des sentiments humains sur un ton doux-amer... Des rythmiques minimalistes, un clavier, deux voix, une guitare et un ordi donnent des couleurs. Ce que l’on ne sait pas encore, c’est que Bambi Kramer ne vivra que deux ans. Deux ans de concerts, jusqu’en juin 2008.

Pour la petite histoire, tout avait commencé avec Myodesopsies, une installation vidéo d’Edith Dekyndt, pour laquelle l’artiste tournaisienne cherchait des musiques, à lui proposer sur un texte imposé. Loïc trouvait plus intéressant d’avoir une voix féminine, et donc de faire appel à Marie qui était déjà dans Flexa Lyndo. Ensuite, ça leur a donné envie de composer d’autres morceaux. D’autant qu’à l’époque, lui ne faisait que ça. De la musique. Il enregistrait en continu tout ce qui lui passait par la tête. C’était aussi l’occasion de s’essayer à autre chose. Et c’est ainsi que, pour la première fois de sa vie, il chipote (sic) avec des boîtes à rythmes.

Ces « autres morceaux » sont désormais tous là, récupérés sur des disques durs épars. Autant dire que l’objet que vous tenez entre les mains et les fichiers tout juste téléchargés sont précieux : ils n’ont jamais été « gravés » auparavant, à l’exception de Saddest Meltdown qu’on retrouvait sur une compile du label Carte Postale. Ces accords qui tournent en boucle, intrigants et apaisants à la fois, ces nappes sur lesquelles planent l’ombre de Mazzy Star, des premiers Spain ou de Low, auraient pu naître hier. Et n’ont pas fini de vous emmener.

Didier Stiers, janvier 2019