Till it's a Crime

Till it’s a crime, c'est un duo francophone sulfureux d'une femme et d'un homme qui explore l'amour et le sexe par des dialogues chantés, poésie érotique originale déchirée par des sons sauvages de guitare et soutenues par une boîte rythmique et un clavier.

Tous les textes sont en français, malgré que le nom soit anglophone. Ce nom Till it’s a Crime nous vient d’une errance, au mois d’octobre 2015, sur les quais du Tage, en rêvant à vivre une nouvelle expérimentation musicale ensemble. Sur le mur d’une digue, baignant dans l’eau verte, un grafiti arrêta net notre marche : « Love, until it’s a crime ». Notre amour réciproque, notre désir commun, d’un concept basé sur les points d’égarement et de fusion érotiques et amoureux, venaient de trouver leur point de jonction et de départ : Till it’s a Crime.

Mourir d’amour. Aimer à mort. Eros et Thanatos. Voici ce qui animait nos fantasmes et les voilà qui se trouvaient réunis en une suite de mots simples et concise, qui pourrait résonner autant comme un appel qu’une injonction, comme une prière, une sentence ou un fatum.

Il m’est très difficile (FD) de nommer précisément mes influences. Je pourrais citer, par exemple, tout autant Shakespeare que Brigitte Fontaine, Fernando Pessoa, John Cassavetes ou Brigitte Bardot, alors que rien dans mes mots ne s’y retrouve, mais ils restent des fantômes puissants, influents, essentiels. Finalement, ces cinq-là pourrait tout à fait me suffire pour nourrir éternellement Till it’s a Crime. Mais pourraient tout aussi bien s’y ajouter ou s’y substituer Barbara, Fassbinder, Bacon, Sonic Youth, Pasolini. La violence, la dégradation et la magnificence des rapports humains et amoureux, la langue crue et libre, la déflagration des tâches d’ombre et la lumière étouffante, la poésie comme un voyage au long court qui quitte le monde mais que le monde reçoit et étonné, s’en trouve modifié, la légèreté des postures, la lascivité jetée en pâture aux regards et aux sens, les parfums lourds de la chair qui poussent au crime autant qu’ils élèvent à l’innocence. Tout vibre chez eux, chacun à leur façon, vibrations toujours attirantes et dérangeantes, à l’instar de ce que nous insufflons à Till it’s a Crime.

Emeline Dufoulon : composition, guitare électrique, synthé, boite à rythme, chant.
Fabrice Dupuy : écriture, guitare électrique et chant.