L’intégrale de la musique

Après avoir fait partie des Vismets (et de quelques autres groupes encore), Remy Lebbos a mis une convalescence à profit pour réaliser un rêve de gosse : devenir ingénieur du son. Depuis 2013, il officie chez lui, au Rare Sound Studio... quand il n’est pas sur scène avec Atome. Entre mixage et mastering, son credo, comme il le confiait dans une récente interview : « Mon rôle, c’est de magnifier les morceaux sans les dénaturer ou les aseptiser. » Nicolas Michaux et David Numwami notamment ne diront pas le contraire. Voici ses conseils pour réussir votre upload de musique sur les plateformes de streaming et de téléchargement.

 

Faire appel à un professionnel du mastering

Travailler avec un bon ingé-son mastering permet de gagner du temps et de concrétiser au mieux les attentes esthétiques comme techniques. Bref, obtenir un master optimal. « D’une part, on pourra alors effectuer une sorte de « quality control ». C’est-à-dire vérifier que la musique sonne bien, qu’elle soit équilibrée tonalement, qu’elle va bien se « traduire » sur les différents systèmes d’écoute et que le volume sonore correspondra au mieux à ceux-ci. » Remy Lebbos signale qu’il existe deux écoles : « Certains disent qu’il faudrait réaliser des masters différents selon les plateformes d’écoute choisies. Et pour d’autres, il suffit d’une seule bonne version du master digital qui va pouvoir être utilisée sur tous les supports. C’est plutôt ça que je préconise. »

Solliciter un code ISRC

Le mastering audio définitif sera envoyé sous forme de fichier aux différentes plateformes via un agrégateur. Remy Lebbos, qui travaille en wav, 16 bits, 44.1 kHz, s’adresse pour ce faire à DistroKid. « Le conseil, c’est d’uploader un fichier audio de haute qualité, et surtout pas un mp3. C’est après l’envoi aux plateformes que se fait la conversion en mp3. » Préalable capital : il faut que ce fichier contienne le code ISRC (International Standard Recording Code) permettant d’identifier le morceau et donc aux organismes tels que la Sabam de vous rétribuer. Pour obtenir ce code, il convient de prendre contact avec la SIMIM, la société belge de gestion collective des droits voisins des producteurs de musique. « Le code s’obtient gratuitement. Normalement, c’est le studio de mastering qui se porte garant de son insertion dans le wav final. »

Se soucier du timing

Plusieurs délais d’attente risquent de ralentir le processus qui nous occupe ici quand on les ignore ou si on les perd de vue. Ainsi, il faut par exemple compter 48 heures avant d’obtenir le code ISRC. Autre paramètre : la date de sortie du ou des morceaux. « Au moment de faire l’upload, il va vous être demandé quand vous souhaitez les voir disponibles sur les plateformes. Il existe plusieurs agrégateurs, comme CD Baby, Tunecore, DistroKid... La plupart prévoient un délai avant que les fichiers ne soient disponibles sur Spotify et autres. Je ne parle pas de SoundCloud où c’est instantané, je parle des plateformes, d’une distribution digitale. Là, il faut anticiper. À ma connaissance, DistroKid demande 48 heures et c’est un des seuls qui le fait aussi vite. Sinon, les délais peuvent aller jusqu’à quatre semaines ! »

Préparer ses documents

Pour uploader un morceau sur une plateforme, mieux vaut disposer également de l’artwork. « On va vous le demander. Ça doit être une image carrée, en haute définition, de minimum 1.600 par 1.600 pixels, mais idéalement 3.000. Ce qui se met en place pour le moment, c’est aussi la possibilité de mentionner les crédits : producteur, mixeur, etc. C’est assez intéressant de l’indiquer, si les partenaires le souhaitent, parce que ça peut avoir un impact sur leur carrière. » Petit détail au passage : assurez-vous que tous ces noms, y compris celui de l’artiste et même le titre de la chanson, soient correctement orthographiés ! « Voilà aussi pourquoi il est intéressant de passer par un studio de mastering professionnel. Toutes ces infos seront encodées avec les fichiers définitifs. Et on y remplit aussi ce qu’on appelle le PQ Sheet, un document qui les récapitule et qui permet de vérifier une dernière fois que tout est exact. »