L’intégrale de la musique
Didier Gosset | © photo : Léa Fery-Tooga

Patron du label Black Basset Records, membre du conseil d’administration du Rockerill, lobbyiste chez Impala et désormais représentant de la toute nouvelle FFMWB - Fédération des Festivals de Musique Wallonie-Bruxelles, Didier Gosset cultive depuis toujours une passion pour les musiques alternatives. Portrait.

Si pour l’heure, Didier Gosset participe comme pas mal de nos semblables au championnat du monde de Zoom (sic), et si on apprend même qu’il a suivi une formation de guide nature (si !), le Bruxellois émigré à Charleroi où il compte des racines familiales a toujours cultivé ses affinités musicales. Notamment à l’écoute de Perfecto, ou le nez dans les pages de Rock This Town et Best. Avant de carrément basculer du côté… bruyant ! « J’ai grandi à Laeken. À l’athénée, je suis tombé sur une clique de skateboardeurs fous qui écoutaient Bad Religion, NOFX, Fugazi… C’était un peu le début de cette scène hardcore straight edge. Un de nos copains avait une voiture, et nous écumions les concerts, les salles paroissiales, les MJ, dans des patelins flamands dont tu ignorais l’existence le matin et où tu allais uniquement avec le flyer ! Je trouvais cette scène super intéressante : tout le monde pouvait avoir quelque chose à y faire : organiser des concerts, jouer dans un groupe, avoir une distro, un fanzine… J’ai édité un petit fanzine, il n’y a eu que deux numéros mais c’était vraiment à l’ancienne, en photocopies ! »

Le parcours professionnel de ce fervent supporter du RWDM (pas de hasard, il est né en 1975), par ailleurs ami déclaré des animaux (aucun lien mais ce n’est pas incompatible), débute dans l’équipe de com’ des conseillers fiscaux de KPMG. Et passe ensuite par la Mission américaine auprès de l’Union européenne, où il assiste une attachée travaillant essentiellement sur les droits d’auteur et le copyright. En 2008, fort des connaissances en ces matières apprises là sur le tas, Didier Gosset atterrit chez Impala, le lobby actif en Europe dans le secteur de la musique indé : « J’avais postulé en trouvant très excitant qu’une association représente des gens comme Beggars, PIAS, Epitaph, plein de labels dont j’ai acheté plein de disques… Et sans le faire exprès, j’avais un peu le profil parfait ! »

S’il n’a qu’une écharpe (noire, blanche et rouge donc), c’est plusieurs casquettes qu’il coiffe ou a coiffées à ce jour. À peine arrivé chez Impala, il s’essaie à l’organisation de concerts à Bruxelles avec ses camarades d’Hexagen. Goûts communs : « Tout ce qui était math-rock, post-rock, un peu expé, bricolo… » Il devient aussi administrateur chez Court-Circuit. Puis quitte Hexagen. En 2013, il lance alors Black Basset Records avec sa compagne, Clothilde : « Nos premiers groupes, ce sont Billions Of Comrades et Mont Doré avec qui je revenais à mes premières amours hardcore. Aujourd’hui, nous sommes au-delà des 30 sorties ! » Parmi lesquelles Listener, Choolers Division, Thot, Seilman Bellinsky… Les prochaines ?

Pedigree, La Jungle et Jean Jean, avec toujours cette envie de mettre en lumière ce qui est peu médiatisé : « L’idée est là, une prise de risque sur certaines esthétiques, sans aucune garantie. » Mais il faut croire qu’il aime ça, cet accro entré entre-temps au conseil d’administration du Rockerill et qui représente depuis peu la FFMWB, la toute jeune Fédération des Festivals de Musique de Wallonie et de Bruxelles. L’occasion fait le larron : il a désormais sur le feu, avec les Gantois de Consouling Sounds, un projet de studio/résidence d’artistes/gîte dans la vallée du Viroin. On vous en reparle dès que Zoom aura été officiellement décrété “pas essentiel”…

Un article issu du magazine Larsen°43 - janvier / février 2021

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